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Fred en el paraiso
2 janvier 2008

Week-end à la campagne…

C’était dans l’air depuis un certain temps, un petit week-end à Cuautla dans la famille de Luis, le meilleur ami de Victor. Et c’est ainsi qu’après une soirée quelque peu festive, nous voici, samedi en début d’après-midi, en route pour le sud. Le réveil a été un peu dur et c’est d’ailleurs avec un peu de retard sur l’horaire prévu que Victor et Luis passent me prendre en voiture. Il nous faut déjà traverser la capitale du nord au sud : plus d’une heure et demie de trafic dense avec quelques détours hasardeux pour échapper aux embouteillages et nous atteignons enfin l’autoroute d’Acapulco.

Là, finit brusquement la plaine et commence la montagne. Quelques baraques sommaires tentent encore de s’accrocher à la pente, mais très vite la ville fait place aux broussailles et à la forêt. La route à trois voies grimpe tant bien que mal jusqu’à un col à 3 100m d’altitude. Des panneaux ont beau mettre en garde « precaución zona de hielo » (hielo = glace) même en plein hiver, cela me parait irréel. D’ailleurs, Victor me fait remarquer qu’avec le réchauffement climatique cette indication est devenue inutile. Il n’empêche, les conifères ont remplacé les palmiers et on ressent que l’oxygène se raréfie. Néanmoins, il n’y a pas de quoi enfiler une veste ou un pull même léger ! Une fois franchi le col, la route entame une vertigineuse descente jusqu’à la plaine où se concentrent les villes de l’Etat de Morelos. On aperçoit tout en bas webIMG_1263l’agglomération de Cuernavaca (1 millions d’habitants), capitale de l’état et un des lieux de villégiature préférés des habitants de la capitale. Après quelques dizaines de kilomètres de lacets, la végétation se fait plus tropicale.

Un dernier embouteillage dû à un accident et nous arrivons enfin dans les faubourgs de Cuautla. Cuautla est une ville de 150 000 habitants à 1 300m d’altitude, mais comme souvent les villes de cette importance, elle garde une sorte de nonchalance toute mexicaine. Ici, il fait chaud ! Nous sommes bien loin de l’agitation fébrile de Mexico. L’agglomération est étendue et les maisons le plus souvent sans étages s’alignent le long de rues poussiéreuses, bien souvent non-goudronnées. Les pick-up transportant des familles entières circulent au ralenti en essayant d’éviter nids-de-poules et ralentisseurs. Si le Mexique est le royaume des ralentisseurs, Cuautla doit en être la capitale. L’impression « far-west » est encore renforcée par le port omniprésent du chapeau de cow-boy par beaucoup d’hommes en particulier des anciens.

La première visite sera pour la tante de Luis, mais c’est en fait une bonne partie de la famille paternelle de Luis qui nous accueille…une bonne quinzaine de personnes. La tante de Luis, comme promis, nous a préparé du pozole (soupe de maïs et poulet), des tacos et autres tostadas (galettes dures de maïs) garnis de légumes : un régal ! L’intérieur de la maison est simple, propre et peint de couleurs vives. Deux énormes images de la Virgen de Guadalupe nous observent, trônant à côté d’une énorme bible ouverte. Elles n’empêcheront pas les oncles et cousins de Luis de faire quelquesweb_IMG_0823 blagues salaces qui font rire jusqu’à la grand-mère…et moi, quelques minutes plus tard, la traduction n’étant pas simultanée ! Il fait chaud et les bières viennent à manquer : l’occasion idéal de rendre visite à la minuscule épicerie de l’autre côté de la rue. Entre les deux énormes frigos remplis de boissons et les machines à sous (illégales), sont mis en évidence quelques légumes, trois boites de concentrés de tomates, quelques bouteilles d’huiles, des friandises et les inévitables paquets de chips. Mais, ce n’est pas ici que nous irons faire les courses pour le repas du soir. C’est que la cuisine française va faire ses premiers pas dans la famille de Luis. Il était convenu que je préparerais des cuisses de poulets accompagnées d’une ratatouille. Mais, on ne m’avait pas prévenu que ça serait pour 12 personnes…

Le père et l’oncle de Luis nous emmènent au supermarché du coin. C’est décidé, je vais jouer les grands princes…il faut dire que ça n’est pas tous les jours qu’on peut régaler une famille de 12 personnes avec 20€. L’idée d’une tarte tatin est vite abandonnée faute de temps…et puis, le diner mexicain est en général un repas des plus légers. Avec Luis et Victor, nous nous affairons aux fourneaux sous l’œil bienveillant du maitre des lieux. Moins de 2h plus tard, le vin est débouché et le repas prêt. Les couverts ont été remplacés par des cuillers, nous mangerons donc à la mexicaine ! Une fois passées les premières hésitations, la ratatouille et le poulet ont l’air de ravir la famille. Une cousine de Luis, arrivée en cours de repas, parait soulagée quand on lui explique que malgré le dessin animé de Disney, il n’est pas question de rat dans la ratatouille. La conversation dévie bientôt sur l’esprit qui hanterait la maison…heureusement, je dormirai chez le père de Luis.

Mais avant, il est prévu de sortir dans LA discothèque branchée de Cuautla, le Xcava. L’oncle et deux cousines de Luis nous accompagnent. L’endroit n’est pas mal du tout avec une déco pseudo-égyptienne ! Et puis, lorsque la musiqueweb_IMG_1261 latino commence à égrainer ses notes, quel plaisir de voir les couples se déhancher de la façon la plus sensuelle qui puisse exister…

Retour chez le père de Luis vers 4h du matin, il fait toujours chaud. Luis m’indique ma chambre, je pose mon sac par terre. Luis immédiatement m’indique une table.

-          Ne pose pas ton sac par terre. Il pourrait y rentrer des bêtes…

-          Euh ??? Quoi comme bête ? Des tarentules ? (Alejandro m’avait déjà parlé de ces hôtes des jardins mexicains…)

-          Non, les tarentules restent dans le jardin. Mais, parfois entrent dans les maisons des « alacranes » (scorpions blancs dont la piqure vous emmène droit à l’hôpital pour une injection anti-venin !)

-          Euh ??? Et ils ne grimpent pas sur le lit, j’espère…

Cette nuit, je ne dormirai que d’un œil…

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